Camp de fortune sur le boulevard de la Chapelle
Je suis allé les voir les migrants de la porte de la Chapelle juste avant qu'ils ne soient évacués. Dans le vacarme effrayant du métro aérien qui leur passe au dessus de la tête, ils sont la, le regard dans le vague, craignant l'oeil du photographe. On ne se croit plus à Paris mais quelque part dans un lieu de transit incertain, improbable. Ces hommes (puisque je n'y ai vu que des hommes) portent en eux un peu de l'aventure de l'humanité : le voyage, le combat pour la survie, le village recrée, un brin de liberté imaginée, la force et la faiblesse dans les mêmes visages. Ils ne savent pas où ils seront demain.